JO : Jeux Olympiques ou Juteux Octrois ? (2/2)

Qui dit première quinzaine du mois d'août dit congés parlementaires, soit président de la République, gouvernement, députés et autres sénateurs en vadrouille sur les plages, dans les palaces ou dans les campagnes de France ou de Navarre (y compris quelques-uns à Londres, pour ne pas se faire trop éclipser par la championne olympique de plongeon à dix mètres).

Certains, voire la plupart, des media français ayant compris que peu chaut à une personne à peu près normalement constituée de savoir ce qu'a mangé au petit-déjeuner le sous-secrétaire d’État chargé du plan de rénovation des aéroports de province, et sans une pauvre anglais dénudée en vue, se rabattent logiquement sur une thématique seyant d'avantage à l'humeur de la population estivale que les ravages du SIDA en Asie, le licenciement de quelques malheureux salariés dans le secteur automobile ou l'insignifiante mort des dizaines de civils dans un effroyable conflit ethnique dans la corne de l'Afrique.


[Vous avez un problème avec les phrases à rallonge ? Moi, généralement pas.
Vous prenez les choses au premier degré ? Moi, généralement pas.
Vous écrivez des trucs sensés ? Moi, généralement pas.]


Du point de vue des athlètes, les Jeux Olympiques sont la plus célèbre et la plus importante des manifestations sportives sur le globe. Être champion olympique est pour beaucoup de ceux dont la discipline est présente (il faut pour cela qu'elle soit développée sur un nombre suffisamment représentatif de pays, raison pour laquelle le rugby, le cricket ou le football américain par exemple en sont absents) la consécration ultime, l'aboutissement d'une carrière, la reconnaissance suprême d'années de sacrifices et d'efforts.
Pour le citoyen lambda, qu'il soit un fervent patriote, un sportif manqué ou un humaniste radical, regarder par l'intermédiaire d'un écran des femmes et des hommes courir derrière un ballon, autour d'une piste, faire des aller-retours dans une piscine, lancer des boulets, c'est au choix, plus confortable que de le faire soi-même, une source de fierté devant ces individus représentant son pays, la réalisation de l'union entre les peuples, ou encore, et surtout, un moyen de se divertir, souvent, de rire, parfois, de pleurer, aussi, et de râler contre les anglais, très fréquemment.

Malgré l'indéniable aspect marketing qui entoure, englobe, les JO aujourd'hui, il reste des traces de ce fameux "esprit olympique" que l'on essaie désespérément de nous vendre à toutes les sauces.

Oui, il y a de l'argent en jeu (même si la majorité silencieuse des athlètes (à l'instar d'un anonyme marathonien afghan) n'auront pas assez d'une vie pour gagner ce qu'une vedette planétaire du sprint touche quotidiennement), mais il y a aussi des valeurs, de belles histoires, des exploits dignes d'être mentionnés, pour leur portée sportive, mais surtout humaine, des symboles, notamment d'unité entre des représentants de pays dont les relations diplomatiques sont rompus depuis belle lurette et des images, symbole d'une certaine idée, assez grandiloquente peut-être, de l'humanité.

Oui, on est bien loin, particulièrement avec les JO d'hiver (et surtout quand ils se déroulent à Vancouver), des premiers Jeux, organisés il y a plus de 27 siècles à Olympie, dans un cadre religieux, avec quelques épreuves de course, d'équitation et de lutte (sans bobsleigh ou autre beach-volley). Loin également des, beaucoup plus proches chronologiquement parlant, premiers Jeux Olympiques de l'ère moderne, voulus par le baron Pierre de Coubertin, en Grèce en 1896, où seuls neuf états étaient représentés.


Malgré tout, si vous avez par mégarde regardé l'intégralité de la retransmission télévisée (ou au moins une part certaine, parce que ne pas être passionné par des Jeux Olympiques de Londres 2012 (et sans vous endormir devant), sans ressentir la moindre émotion, peut-être sans verser, au moins en esprit, une petite larme, il est probable que vous ayez manqué quelque chose.




Regarder les JO, ça en valait le coup, juste pour voir les anglais devoir doubler toutes les annonces officielles en français.


[Je n'ai rien contre les anglais, mais avouez que pour ce sujet, ils faisaient de parfaits bouc-émissaires !]

JO : Jeux Olympiques ou Juteux Octrois ? (1/2)

Si vous n'avez pas passé les deux premières semaines du mois d'août au fin fond (ou sur les fins sommets) des Pyrénées ou scotché à votre écran 23 heures sur 24 (il faut bien aller aux toilettes et se laver de temps à autre, à ce qu'il paraît) en train de jour à World of Warcraft, vous n'y avez probablement, malgré tous vos éventuels efforts, pas echappé.

A la Une des journaux, qu'ils soient locaux ou économiques, quotidiens ou hebdomadaires, omniprésents dans les émissions télévisées et radiophoniques ainsi que sur nombre de sites internet, les JO de Londres 2012, les 30ièmes Jeux Olympiques modernes, ont presque totalement éclipsé le reste de l'actualité nationale et internationale.

Pourquoi une telle emprise de cette manifestation, pendant quinze jours, sur la sphère médiatique, et par extension sur des sociétés entières ?

Parce que les enjeux économiques, financiers et politiques sont astronomiques.
Parce que la classe politique est en vacances.
Parce que nombreux sont ceux dont le sport favori est le visionnage des exploits d'autrui.
Parce que les JO, ce sont les JO.


[Et voilà une bonne chose de faite, un autre article achevé. Je peux aller voir le dernier épisode de la dernière série trop à la mode !]

[J'avais oublié que je n'ai jamais regardé de série ; tant pis, c'est reparti alors.]


L'aspect commercial, économique, des Jeux Olympiques saute aux yeux avant même que la compétition ne commence, des années avant la cérémonie d'ouverture. Il ne suffit pas qu'un pays, une ville, désire accueillir les jeux pour que ce souhait devienne réalité ; il faut aussi, et surtout, que cette ville-hôte soit choisie par le CIO, le Comité International Olympique.
Cette désignation se fait par vote de membres représentant les pays membres de cette organisation, et est décidé par du lobbying, terme politiquement correct pour désigner de douteuses tractations en coulisse. Force est de constater que les français se révèlent assez peu doués à ce petit jeu, comme en attestent les deux échecs "en finale" de Paris, face à Pékin pour les Jeux de 2008, et face à la capitale anglaise pour la plus récente édition.

Une fois la ville organisatrice choisie commence la construction d'infrastructures manquantes (ou la rénovation de sites désuets), stades, piscine, ainsi que le fameux village olympique, parfois reconvertis a posteriori en logements sociaux. Ces investissements coûtent cher, par conséquent les JO doivent permettre aux organisateurs d'équilibrer leur budget.
Pour cela, outre les droits de retransmissions télévisuelle et radiophonique et de juteux contrats publicitaires  avec des entreprises partenaires de l'événement, beaucoup est misé sur la consommation des millions de personnes attendus sur les lieux pour assister aux innombrables épreuves : nuitées, alimentations, produits dérivés en tout genre (et vraiment en tout genre). Les revenus générés par le tourisme qui se développe dans la région, notamment les visites des attractions locales ne sont pas négligeables, tout comme l'impact positif sur les commerces locaux (même s'ils ont souvent eu à supporter des mois de travaux devant le pas de leur porte. Dans le cas des JO de Londres, l'afflux de touristes avaient tellement inquiétés nombre de locaux que certains commerçants ont vu leur chiffre d'affaires chuté par rapport aux années précédentes.).
En outre, une organisation de JO réussie peut porter des dividendes à plus ou moins long terme : une ville dont la réputation se voit rehaussée attirera probablement davantage de touristes les années suivantes.

Pour conclure sur l'aspect financier, les athlètes eux-mêmes essaient de profiter (parfois sciemment, parfois moins sciemment), surtout dans des disciplines méconnues, de la renommée des Jeux pour se faire repérer par d'éventuels sponsors ou augmenter leur gain.

11 < 21

11 est plus petit que 21, comme l'affirmera n'importe quelle personne ayant une élémentaire maîtrise de la relation d'ordre totale usuelle sur le corps des nombres réels.

[Non, ceci n'est pas un cours de maths.]

Je suis parfaitement consciente de ce que j'ai écrit dans le message précédent ; cependant je m'en vais inaugurer les lieux en narrant une parcelle de ma vie, que j'ai envie de partager avec ceux qui voudront bien prendre la peine de lire ce post.

11 et 21, comme deux jours du même mois, un mardi et un vendredi.
Deux journées pas vraiment ordinaires, sinon comment expliquer qu'elle ait marqué une gamine de pas encore dix ans et demi au point qu'un peu plus de deux fois plus âgée elle s'en souvienne avec une certaine précision ?

[Oui, oui, elle parle d'elle à la troisième personne. La classe, non ?]

Très peu de personnes en état et/ou âge de comprendre quelques notions basiques d'histoire, de politiques ou d'actualité ignorent ce qu'il s'est passé le 11 septembre 2001. Rappeler que 2966 personnes de 8 nationalités ont perdu la vie dans un acte terroriste aux proportions inédites, orchestré en quatre vagues parallèles dans des avions en provenance de l'Europe et en direction des Etats-Unis d'Amérique, rappeler l'onde de choc qui a traversé les pays occidentaux devant cette manifestation de puissance et d'éveil au grand public d'un nouveau terrorisme islamiste mettant en danger l'hégémonie américaine sur le globe, rappeler les dégâts matériels, psychologiques et les milliers de blessés, rappeler les conflits stériles, notamment en Afghanistan et en Irak qui en ont découlé, causant bien plus de victimes que les attentas initiaux, rappeler tout cela ne servirait probablement à rien.

L'élève, tout récemment entrée que en sixième, que j'étais se souvient d'une camarade pendant la récréation de l'après-midi, lui expliquant une histoire assez incompréhensible à propos d'avions et de tours, loin, de l'autre côté de l'Atlantique. Ainsi que d'une soirée stupéfaite devant le poste de télévision à écouter maintes fois le récit des faits et des analystes tentant d'expliquer les tenants et les aboutissants alors que la liste des victimes s'allongeait, que les politiciens français multipliaient les annonces pour assurer leurs concitoyens de leur sécurité.


Davantage de gens ignorent, ou ne se souviennent plus des événements qui se sont déroulés dans le sud-ouest de la France dix jours plus tard, et nul ne saurait les en blâmer. Dans un climat tout à fait imaginable de choc, sécuritaire, d'indignation et d'une peur diffuse, les événements de cette journée m'ont marquée davantage, et je suis certainement loin d'être la seule dans ce cas-là, que les attentats des tours jumelles du World Trate Center.
Imaginez donc, à la fin de la récréation, matinale cette fois, que la sonnerie ne sonne pas et soir remplacée par des annonces demandant de se rester cloîtrée à l'intérieur des bâtiments jusqu'à nouvel ordre. Parmi de jeunes collégiens, encore secoués par les événements de la semaine précédente, concoctent les pires théories, à base d'attentats explosifs et d'avions détournés.

Après de très longues minutes d'attente, dans la panique et l'anxiété, le bruit circule à propos d'une explosion à Toulouse qui aurait dégagé des fumées toxiques dans l'atmosphère. L'inquiétude s'accroît encore, ainsi que la crainte d'un attentat, et se porte naturellement sur les parents (ont-ils été avertis ? sont-ils en danger ?), ainsi que sur la santé du chien d'une amie d'alors que l'on imagine déjà asphyxiés par des vapeurs nauséabondes et toxiques (à contre-coup, c'est très drôle ; à chaud, on stressait à mort pour la pauvre bête).

Un peu plus tard, alors que l'attente s'éternise dans le hall du collège, le proviseur-adjoint tente une sortie à travers à la cours, et en revient vivant et visiblement capable de respirer.
L'alerte est levée peu après et les cours reprennent leur cours (non, ça ne s'invente pas).

Je ne connaissais aucune des 30 victimes de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse, seulement quelques amis qui ont eu les vitres soufflés et quelques dégâts mobiliers, et hier cela faisait, jour pour jour, onze ans.


[Tout compte fait, je n'ai pas la moindre idée de la raison pour laquelle j'ai raconté ça, probablement parce que j'y pensais récemment, j'imagine. Peut-être aussi parce que, ce lundi, un nouveau procès va avoir lieu pour déterminer les responsabilités, jusque ici restées bien floues, de ce dramatique accident.]

Parce qu'il paraît qu'il faut un début à tout.

Alors... euh... bonjour !
C'est ça, bonjour !
Ou bonsoir, si vous préférez errer en ces lieux en d'inavouables heures.

Vous avez cliqué sur un lien, ce que vous regrettez profondément à l'instant où vous lisez ces lignes, et cherchez les causes de cette si profonde inconscience. C'est bien ça ?

Pour être franche, les certitudes dont je dispose concernant ce blog se résument à son adresse, dans cette affreuse et mégalomane toile d'araignée qu'est le world wide web, son titre, sur lequel je reviendrai plus tard, l'aspect complètement aléatoire des publications, et mon ignorance totale de la nature des dites publications.

Parce que le principe d'un blog, à peu de choses près, c'est de raconter sa vie. Or, d'une part, je passe déjà une fraction beaucoup trop grande de mon existence à la déblatérer aux personnes qui ont l'extrême infortune de me côtoyer dans la "vraie vie" (par opposition à la vie en carton, à défaut de cartoons, c'est-à-dire par écrans interposés, pas nécessairement en carton) ; d'autre part, cette existence, si elle me convient globalement pour l'instant, n'en reste pas moins très banale et les récits quotidiens de mes journées, repas, douches et autres expéditions au supermarché du coin, seraient d'un intérêt nul, pour ne pas dire négatif, même en tentant désespérément de les enjoliver.

Un individu de ma connaissance, notoirement de sinistre réputation et à la méchanceté à nulle autre pareille, m'a affirmé que j'avais "des trucs à dire". Je n'irai pas jusqu'à affirmer que c'est pour lui prouver qu'il a tort que je me lance dans cette plus audacieuse des aventures (quelle expédition, les amis, quelle expédition !), mais il n'en reste pas moins que ma défiance vis-à-vis de cette affirmation reste intacte.


Après avoir lu de si sinistres et enthousiasmants augures, si vous n'avez encore point fermé l'onglet ou cliqué sur la petite flèche, en haut à gauche de votre écran, vous devez dubitativement vous demander où tout cela mène. Comme mentionné ci-dessus, je n'en suis guère sûre. Néanmoins, je pense vous faire part en ces lieux de sujets qui me sont chers (non, je n'ai point de vassaux à entretenir, merci bien) ou de thèmes qui me passionnent.


Je tenais également à préciser que le titre de ce blog n'est en aucun cas une pitoyable tentative de plagiat de l'extraordinaire roman du non moins extraordinaire auteur qu'est Ayerdhal, et que toute ressemblance de quoi que ce soit avec quoi que ce soit existant ou ayant existé ne serait naturellement que purement fortuite.

J'imagine que la décence voudrait que je souhaite une bonne soirée aux valeureux individus ayant réussi à lire l'intégralité de ce message et à écrire que j'espère vous revoir ici, en ajoutant que tout commentaire est le bienvenu. J'hésite à le faire (dire ça, pas poster un commentaire).